L’électricité et les êtres vivants
L’électricité est à la base de l’activité de plusieurs fonctions vitales chez l’Homme : un électrocardiogramme, un électro-encéphalogramme représentent les activités électriques du cœur et du cerveau. Les organes sont contrôlés par des signaux électriques.
Or, notre environnement électromagnétique peut influencer tous les processus électriques de notre organisme. En effet, les champs électriques et magnétiques sont des champs de force qui exercent des influences sur les charges électriques et peuvent provoquer des effets biologiques. Ainsi, certains environnements électromagnétiques, selon l’intensité, les durées d’exposition, les fréquences, pourront perturber le fonctionnement des organismes vivants.
Nous vivons dans un champ électrique naturel de 150V/m en moyenne. Les jours d’orage, il peut atteindre des dizaines de milliers de volts par mètre. Mais il s’agit ici de champs électriques de sens constant et non pas alternatifs. Nous vivons également dans un champ magnétique naturel, le champ magnétique terrestre. Il est constant et sa valeur est en moyenne de 500 milli gauss, soit 50.000 Nanotesla. Le champ magnétique émis par un courant électrique alternatif est variable.
Les risques liés à l’exposition aux basses fréquences
Les risques relatifs à l’exposition aux CEM dépendent de plusieurs facteurs :
- L’intensité du champ électrique et du champ magnétique
- La durée d’exposition
- Le moment de l’exposition : durant le sommeil la sensibilité est plus forte que durant une période d’activité.
- La sensibilité individuelle
- Le cumul de CEM de différentes fréquences.
En Suède, plus aucune ligne à haute tension ne peut être implantée à moins de 75 mètres d’une habitation ou d’une école. Dans tous les cas, les champs magnétiques ne doivent pas dépasser 2 milliGauss. En France, le seuil maximal autorisé est délirant. Il est de 1000 MilliGauss, soit 500 fois plus que la limite suédoise. Le seuil de précaution suédois prend appui sur une multitude d’enquêtes épidémiologiques qui montrent toutes que les troubles apparaissent à partir de cette valeur de 2 mG. A ce jour, la plus grande enquête épidémiologique jamais menée sur l’impact des lignes à hautes tension sur la santé est d’ailleurs suédoise. Cette étude, menée par Feychting et Ahlbom, durant 25 années sur un échantillon de 500.000 personnes vivant dans un couloir de 300 mètres à proximité d’une ligne à très haute tension a montré la relation directe entre l’augmentation du champ magnétique et l’augmentation du risque de leucémie :
A partir de 2 mG, le risque de leucémie est multiplié par 2,7 chez l’enfant.
A partir de 3 mG, le risque de leucémie est multiplié par 3,8 chez l’enfant.
Les autres pathologies
Les champs électromagnétiques affectent également nos défenses immunitaires. En effet, ces champs bloquent, la nuit, la production de mélatonine sécrétée par la glande pinéale. Or, c’est cette glande qui a un rôle prépondérant dans la gestion de nos défenses immunitaires.
Fatigues, maux de tête, dépression, irritabilité, troubles du comportement et de l’apprentissage, maladie d’Alzheimer, fausses couches, scléroses en plaques, la liste est sans fin. Quant aux champs électriques, ils ont également un impact. Pour preuve, la norme TCO suédoise adoptée par la majorité des écrans d’ordinateurs et de télé au monde et qui limite les champs électriques à 10 V/m.
Où se cachent les basses fréquences?
Les champs électriques basses fréquences sont émis par :
- les lignes à moyenne et haute tension. Le champ est d’autant plus intense que la tension est élevée. Il diminue avec l’éloignement. A l’intérieur des habitations, ces champs électriques sont diminués voir arrêtés.
- les appareils électriques, notamment les couvertures chauffantes, les lits électriques, les radiateurs et convecteurs …
- les réseaux de fils électriques
- les luminaires
Les champs magnétiques basses fréquences sont émis par :
- les lignes électriques (surtout hautes et très hautes tensions)
- les transformateurs
- les moteurs électriques
- les appareils qui comportent des bobinages – Les appareils électriques de fortes puissances (kW). Exemple : radiateurs électriques, plaques de cuissons dont induction…
Se préserver des CEM basses fréquences
Dans la plupart des cas, il existe des solutions aux problèmes des champs électriques et des champs magnétiques. Les moyens de se préserver utilisent le plus fréquemment les principes suivants :
- L’éloignement par rapport à la source. Notamment dans les lieux de sommeil, de repos, de séjour et de travail.
- L’exclusion de certains appareils et équipements qui génèrent des CEM excessifs tels que les fours à micro-ondes, les tables à induction, certains planchers chauffants électriques, etc…
- La connexion au fil de terre des structures métalliques qui émettent les champs électriques.
- La suppression de la tension qui est la source des CEM en débranchant les appareils ou bien en installant des Interrupteurs Automatiques de Champs (IAC).
- La création d’un écran entre la source et l’espace à préserver (blindage).
L’électricité biotique ou biocompatible ou la bio-électricité
Les habitats modernes sont parcourus de câbles électriques et envahis d’appareils électriques et luminaires, générant dans la majorité des cas, des champs électromagnétiques de basses fréquences.
Une nouvelle forme d’électricité voit le jour dans les habitats. Elle prend appui sur plusieurs principes :
- Des produits et mises en œuvre spécifiques :
On utilise des fils blindés ou des câbles blindés ou des gaines blindées spécifiques en remplacement du matériel traditionnel. Ce blindage permet de neutraliser sérieusement les champs électriques en le captant et en le ramenant à la terre. En rénovation, le remplacement de toute l’installation existante par une installation blindée est tout à fait réalisable, bien que peu d’électricien ne s’engagent à le faire, préférant des chantiers simples et plus rentables à mettre en œuvre. Pour palier plus facilement à la problématique des champs électriques, on utilise sans modifier l’installation des fils, des interrupteurs automatiques de champs qui coupent automatiquement l’électricité depuis le tableau électrique quand aucun consommateur ne tire de courant. Résultat, l’électricité ne ‘courre’ plus dans les murs ni les planchers. Ces IAC sont particulièrement adaptés aux chambres à coucher. De plus en plus de marques sortent leurs modèles. On en trouve principalement chez Gigahertz Solutions, chez Eltako, chez Biorupteur…
- Une prise de terre efficace
- La domotique appliquée intelligemment à cette problématique, en évitant les systèmes sans fil à émissions hautes fréquences permanentes.
Lignes à haute tension et transformateurs
Les lignes à hautes tension et les transformateurs électriques occupent une place à part dans les champs électromagnétiques de basses fréquences. En effet, ces lignes de transport de l’électricité et leurs transformateurs électriques rayonnent des champs magnétiques intenses qui traversent tous les matériaux. Rien ne les arrête si ce n’est la distance. C’est pourquoi il est important de mettre de la distance entre ces lignes et votre habitat.
Les distances de sécurité qui suivent ne sont bien sûr pas officielles. Elles sont couramment répertoriées par les spécialistes en bio-habitat mais ne remplacent pas des mesures réalisées sur place par des professionnels de la pollution électromagnétique:
- Distance de 250m à 350m pour les lignes de 400.000 volts
- Distance de 150m à 200m pour les lignes de 220.000 volts
- Distance de 80m à 120m pour les lignes de 90.000 volts
- Distance de 50m à 80m pour les lignes de 63.000 volts
- Distance de 20 à 30m pour les lignes de 20.000 volts
Les normes
En France, comme dans la plupart des pays, les normes officielles applicables sont données par le « Guide provisoire pour l’établissement de limites d’exposition aux champs électromagnétiques aux fréquences de 50 / 60 hertz », publié par la commission internationale de protection contre les rayonnements non-ionisants (ICNIRP). Ces valeurs limites ont été établies en fonction des effets immédiats que peuvent avoir sur l’être humain les courants induits dans l’organisme par les champs électriques ou magnétiques. Elles sont de 5000 V/m pour le champ électrique et 100 microteslas pour le champ magnétique.
D’après des études épidémiologiques, des risques sérieux peuvent apparaître à partir de 0,2 ou 0,4µT, c’est-à-dire à un seuil 500 fois plus bas que la limite indiquée ci-dessus.
Quelques pays prennent le seuil de 0,2 µT ou 0,4 µT comme référence pour établir des normes, des recommandations ou des conseils.
Le rapport bio-initiative recommande les limites de 0,2 µT pour le champ magnétique et 10 V/m pour le champ électrique.
Pendant le sommeil, nous sommes bien plus sensibles aux CEM. Aussi nous recommandons des limites bien plus basses aux emplacements des lits :
- 0.05µT (0.5mG) pour le champ magnétique
- De préférence <1,5 V/m pour le champ électrique, maxi 5 V/m.